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#1 - NextEdu Insights - USA au sommet, les 200 millions de HEC que vise également l'X, ICN et ESJ

Le recap' Education, Business & Finance du mois de novembre 2024 en 5 minutes !

Bienvenue sur NextEdu Insights, votre tour de vigie sur l’écosystème éducatif !

Depuis le lancement de NextEdu Europe en septembre, plusieurs milliers de professionnels consultent chaque semaine nos analyses de marché, classements et études statistiques. C’est pourquoi en complément de nos newsletters thématiques La Revue ETF ou l’Antisèche auxquelles vous êtes inscrits, nous lançons le millésime NextEdu Insights : 5 minutes de recap’ deux fois par mois pour un ROI maximal. Bonne lecture !

Hugo Foyer & Mehdi Cornilliet

À l’affiche dans ce recap’ 🔍​

📈​ Décryptage : les actions de l’enseignement supérieur privé américain au firmament

🏆​ HEC & l’X : l’élite française en quête de fonds records !

💰​ Les levées de fonds marquantes sur le marché : l’éducation à l’heure de l’IA ?

🤝​ M&A : les récents mouvements sur le marché.

📰​ Zoom sur l’actu : l’essentiel à retenir.

​​​📈​ Décryptage : les actions de l’enseignement supérieur privé américain au firmament

Il n’a pas fallu attendre la nomination de Linda McMahon, la papesse du catch américain (fondatrice de la WWE) à la tête du Département de l’éducation pour que les entreprises américaines évoluant dans l’univers de l’enseignement supérieur classique mettent K.O. leurs concurrents internationaux en termes de performances.

Voici quelques performances notables en Bourse depuis le début de l’année de la part des leaders américains de l’enseignement supérieur “dit” classique :

Entreprise

Performance YTD

Capitalisation boursière (en milliards de dollars)

American Public Education

+115,44%

0,37

Universal Technical Institute

+111,18%

1,42

Stride

+80,01%

4,59

Perdoceo Education

+58,37%

1,83

Adtalem Global Education

+55,34%

3,43

Laureate Education

+37,55%

2,84

Graham Holdings (Kaplan)

+33,68%

4,14

Grand Canyon Education

+24,65%

4,80

Dans l’ensemble, les performances ont été poussées par une vive amélioration des résultats pour l’ensemble du secteur au cours de l’exercice 2024.

Les investisseurs se sont de nouveau rués sur ces “petites” valeurs de la cote américaine, qui ont également su miser sur des secteurs en forte demande à l’instar de la santé (c’est le cas d’Adtalem Global Education ou encore de Legacy Education, qui vient de s’introduire en Bourse et qui confirme ses perspectives, boostant au passage son cours).

Un nom vous est potentiellement familier : celui de Laureate Education, ancien actionnaire du groupe INSEEC. Ce groupe mise également sur la santé. Ayant désinvesti l’Afrique, l’Europe, l’Asie-Océanie, les Etats-Unis, le Brésil et et enfin le Chili, Laureate Education a décidé d’intégralement miser sur le Pérou et le Mexique en ne gérant que 5 établissements de très grande taille. Ces deux pays voient leur taux d’inscription dans les institutions d’enseignement supérieur augmenter considérablement (à 52% et 34% respectivement) tout en laissant une large partie du marché au privé (74% et 43%) :

La future Trump-era II et ses répercussions commerciales sur les pays potentiellement victimes d’un retour aux affaires d’un homme qui promet de relancer la guerre commerciale contre le Mexique ne semble pas effrayer outre-mesure les actionnaires de Laureate qui continuent de croire dans l’avenir de leur participation.

Le retour de Trump aux affaires peut également être utile pour certaines entreprises : on se souvient que Stride (ex K12), né comme équivalent privé du CNED français, a été financé par Betsy DeVos. Cette dernière occupait le poste de Linda McMahon lors du premier mandat Trump. Habitué à la controverse depuis ses débuts, Stride a fait l’objet d’un rapport à charge de Fuzzy Panda Research qui l’accuse d’avoir profité des fonds Covid.

La mécanique est simple et est répliquée en France par certaines structures qui prétendent ne pas être rentables car sous statut associatif ou bien devant remonter leur comptabilité analytique à l’Etat pour fixer les niveaux de prise en charge (et prétendre auprès de France Compétences ne pas être rentable) :

Dans le cas de Stride, les fonds Covid ont permis de booster comme jamais la facturation liée à la technologie et au management. Ces fonds disparaissent.

De manière tout aussi discutable, Stride mise énormément sur des étudiants fantômes qui composeraient entre 25 et 40% des effectifs. Kamala Harris avait notamment poursuivi Stride en 2016 au nom de l’Etat de Californie, récupérant 168 millions de dollars.

Suite à la publication du rapport mi-octobre, l’action avait fortement baissé… mais il semblerait que les investisseurs, tout comme Joe Biden avec son fils, pardonnent tout. Les résultats publiés la semaine suivante ainsi que l’élection de Donald Trump ont permis à Stride d’atteindre ses plus hauts historiques !

Stride 1 - 0 Fuzzy Panda Research :

Mais le match est loin d’être terminé…

🏆​ HEC & l’X : l’élite française en quête de fonds records !

L’Ecole Polytechnique lance une campagne à 200 millions d’euros :

Dans le but ultime de « servir la science » et d’accélérer la croissance stratégique de l’école, Fréderic Oudéa, président de la Fondation de l’Ecole Polytechnique annonce avoir déjà réalisé 40% de son objectif étalé sur 5 ans de lever 200 millions d’euros.

3 objectifs derrière cette levée :

  • Renforcer la diversité des profils et soutenir la mobilité étudiante et enseignante.

  • Investir dans la recherche sur des thématiques clés : climat, défense, souveraineté, etc.

  • Investir dans le campus de l’école.

La Fondation HEC boucle une levée de 200 millions d’euros :

Comme un écho à sa grande sœur ingénieure, la Fondation HEC annonçait le 27 novembre avoir réuni 213 millions d’euros auprès de plus de 6 000 donateurs. Le programme Impact tomorrow doit permettre de soutenir les dispositifs d’égalité des chances de l’école, la transformation des programmes pédagogiques, ou encore l’innovation et l’entrepreneuriat.

💰​ Les levées de fonds marquantes sur le marché : l’éducation à l’heure de l’IA ?

​💷​ Emerge lève 56 millions de livres sterling

Pour son deuxième millésime, le fonds spécialisé change de thèse et compte investir dans les projets éducatifs portés par l’IA et le future of work. Le fonds investira en (Pre-)Seed avec des tickets jusqu’à 2 millions de livres. Le premier fonds avait notamment investi dans Tomorrow University et FourthRev.

💶​ L’école d’informatique Coda lève 4 millions d’euros

Coda annonçait le mois dernier sa levée de fonds, avec pour objectif l’ouverture de 10 campus en 10 ans dans les territoires, à commencer par Dijon après le succès du campus d’Orléans. L’école a ouvert son capital à divers Business Angels, et se donne pour objectif d’atteindre 1 000 étudiants en 2027.

​💵​ Educapital investit 11 millions de dollars dans Buddy.AI

Les fonds EdTech confirment leur dynamique de pivot vers l’IA éducative, après un essoufflement post-covid des levées de fonds sur le marché EdTech international ces deux dernières années. Educapital annonce investir dans Buddy.AI, ce tuteur intelligent d’apprentissage des langues.

​💵​ Perlego lève 20 millions de dollars

Après avoir déjà levé 50 millions de dollars début 2022, la librairie en ligne Perlego annonce réaliser un nouveau tour de table pour améliorer son produit grâce à l’IA. La pépite lance notamment Dialogo, un assistant de recherche intelligent.

🤝​ M&A : les récents mouvements sur le marché

​🇬🇧​ ICN Business School officialise son rachat par Global Education (Gedu)

Quelques mois après l’annonce, ICN officialisait le 26 novembre son rachat par Gedu (un groupe britannique de 60 000 étudiants), brisant un peu plus l’(ex)tabou de l’ouverture du capital des Grandes Ecoles à des acteurs privés dans un environnement de marché extrêmement complexe et concurrentiel. ICN rappelait d’ailleurs lors de l’annonce son excellence académique, mais une situation économique et financière compliquée. Gedu devrait injecter 40 millions d’euros en deux phases dans l’école qui vise 5 000 étudiants d’ici 2028.

​🇫🇷​ Des entrepreneurs et familles françaises reprennent l’ESJ Paris

Mi-novembre, l’ESJ (Ecole Supérieure de Journalisme de Paris) était rachetée par un consortium d’investisseurs, parmi lesquels : Bernard Arnault, Vincent Bolloré, Rodolphe Saadé pour n’en citer que trois. À ne pas confondre avec le CFJ Paris ou l’ESJ Lille, l’ESJ Paris ne fait pas partie à ce jour des 14 écoles de journalismes officiellement reconnues par la CPNEJ (Commission Paritaire Nationale de l’Emploi des Journalistes).

​🇫🇷​ Andera Partners rachète IEF2I

Le groupe aux cinq entités, spécialisé dans la formation professionnelle et l’enseignement supérieur devrait accueillir Andera Partners à son capital en minoritaire. Selon l’Informé, le groupe formerait 3 000 étudiants par an pour une marge d’EBITDA de 40% et un chiffre d’affaires de plus de 20 millions d’euros.

​🇬🇧​ Du côté des médias : QS met la main sur HolonIQ

Il y a quelques semaines, l’organisme britannique QS annonçait le rachat de la plateforme d’intelligence de marché australienne spécialisée HolonIQ. Ce rachat devrait permettre d’intégrer davantage les enjeux data au cœur de la stratégie de QS.

​🌍​ Prospective : AD Education, bientôt entre les mains d’un nouveau fonds ?

Il y a quelques semaines, le groupe aux 21 écoles finalisait sa dernière acquisition à date : le Pôle Léonard de Vinci (EMLV, ESILV, IIM). AD Education est depuis début 2021 sous LBO d’Ardian, fonds leader en Private Equity. Naturellement sur ce type de transaction financière, on peut aisément anticiper une sortie probable du fonds dans les prochains semestres, après être parvenu à soutenir une croissance folle : de 15 000 étudiants fin 2020 selon le communiqué Ardian, à plus de 35 000 aujourd’hui selon l’Informé. Qui sera le prochain actionnaire du groupe ?

📰​ Zoom sur l’actu : l’essentiel à retenir

💻​ Côté NextEdu Europe

Le mois dernier, nous publiions le baromètre des frais 2025 des Masters en Finance (MIF) des Grandes Ecoles de commerce :

Extrait du baromètre 2025 NextEdu des Masters en Finance

Quels sont les risques de décorrélation entre la willingness to pay associée à la qualité générale perçue de l’école par les étudiants et les positionnements de prix des MIF ? Quel retour sur investissement pour les étudiants et quelles sont les marges de progression pour les écoles sur le pricing de leurs MIF face à la concurrence internationale ?

🇫🇷​ Côté France

👉​ L’IAE de Grenoble (adossé à une école d’ingénieurs) devient le premier IAE à rejoindre la Conférence des Grandes Ecoles. Le même jour, Sup’ Biotech (école de biotechnologies du groupe IONIS) a également fait son entrée à la CGE.

👉​ Le Pôle Léonard de Vinci, récemment racheté par AD Education, annonce implanter ses trois écoles à Montpellier à la rentrée 2025 et vise 1 000 étudiants d’ici 5 à 10 ans. Un choix guidé par la transversalité des formations et un historique d’alumni important.

👉​ Le 28 novembre, Audencia annonçait l’ouverture d’un nouveau campus en Australie, à Sydney à partir de janvier 2026, devenant de fait la première école de commerce française à s’implanter sur le continent.

🌍​ Côté international

👉​ Le démenti de Felix Ohswald, fondateur de la licorne EdTech européenne GoStudent, face aux accusations d’usage d’IA par des journalistes allemands.

👉​ La publication du South Asia EdTech 100 par HolonIQ : quelles sont les pépites les plus prometteuses ? Le top met toujours à l’honneur les deux licornes de tutorat indiennes Vendantu et PW, alors que l’ex-star des startups indiennes Byju’s se retrouve dans la tourmente depuis plusieurs années.

👉 La licorne Eruditus… est le seul géant EdTech rentable du portefeuille de l’investisseur Prosus, également investisseur dans Byju’s, Brainly, Stack Overflow ou encore l’européen GoStudent.

Merci d’avoir lu cette newsletter, et à bientôt !

Hugo & Mehdi